Chargée de traitement des manuscrits arabes
Exposition au château de Chantilly : les manuscrits de Taqdemt
Parmi les manuscrits orientaux de Chantilly, 38 volumes proviennent de la « capitale nomade » (zamâla, devenu en français « smala ») de l’émir Abd el-Kader, prise d’assaut par le duc d’Aumale et ses troupes, dans la région de Mascara, le 16 mai 1843. Les ouvrages appartenaient aux premiers fonds de la bibliothèque de Taqdemt, capitale incendiée par ses habitants avant d’être détruite par les troupes françaises en 1841.
Initié à l’arabe, le duc d’Aumale a fait restaurer les ouvrages recueillis et en a confié l’analyse à de savants orientalistes.
La section arabe de l’Institut de recherche et d’histoire des textes (CNRS), avec la participation de la BULAC, en a repris l’étude. Celle-ci éclaire les milieux savants dans lesquels s’est formé Abd el-Kader. L'exposition présente le résultat de ce chantier récent d'analyse d'un précieux corpus de manuscrits maghrébins.
Commissariat
Marie-Pierre Dion, conservateur général des bibliothèques, musée Condé, avec le concours de Zouhour Chaabane, responsable du catalogage et de la valorisation des manuscrits arabes de la BULAC, Muriel Roiland, ingénieur en analyse des sources anciennes, section arabe de l’IRHT (CNRS), Ismail Warscheid, chercheur à l’IRHT (CNRS), professeur d’études islamiques à l’université de Bayreuth
Cette rencontre avec Augustin Jomier, historien et arabisant (Inalco, CERMOM) et auteur d'une récente étude sur l'ibadisme contemporain, vous propose d'explorer l’historiographie renouvelée de l’Algérie de l’époque coloniale à partir de sources arabes et de découvrir les ressources ibadites de la BULAC.
Nos intervenants
« Responsable de la collection d’imprimés et de reproductions de manuscrits en langue arabe qui sont conservés à l'IRHT, ma principale mission est d'analyser et de valoriser cette documentation. Dans ce cadre, je publie essentiellement des articles concernant les chroniques et répertoires biographiques de l’époque mamelouke sous leur forme manuscrite (1250-1516). Je gère par ailleurs la base de données prosopographiques Onomasticon Arabicum qui contient des informations biographiques sur quelque 30 000 savants du monde musulman ayant vécu au cours des 10 premiers siècles de l'hégire. Enfin, je suis engagée dans le projet de rénovation de la bibliothèque Mohamed Tahar de Tombouctou et dans la sauvegarde et la mise en valeur de ses précieux manuscrits. »
Conservateur général des bibliothèques, musée Condé
Chercheur à l’IRHT (CNRS), professeur d’études islamiques à l’université de Bayreuth