Publié : 07/12/2021, mis à jour: 15/01/2022 à 14:15
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La BULAC vue par ses pères fondateurs

Maurice Garden, auteur du rapport qui fondera le « projet BULAC », et Daniel Renoult, chef de la mission « Universités du 3e millénaire » (U3M), lancée à l’automne 1998 par le ministre Claude Allègre, par laquelle sera financé ce projet aussi ambitieux qu’original, reviennent sur les grandes étapes de sa genèse.

Se dessine, au fil de leur échange, le paysage de la recherche en sciences humaines et sociales à l’aube des années 2000, alors que la notion d'« aire culturelle », venue des pays anglo-saxons, ne s'est pas encore imposée en France.

Cet entretien croisé donne à voir les effets vertueux de la création, en 2003, du groupement d'intérêt public BULAC. Dès lors, les collections en caractères non latins qui tardaient à être informatisées, gagnent en visibilité, notamment grâce à la création du catalogue en ligne en multi-écritures de la BULAC.

Maurice Garden (à gauche) et Daniel Renoult (à droite). Grégoire Maisonneuve / BULAC.

Maurice Garden (à gauche) et Daniel Renoult (à droite). Grégoire Maisonneuve / BULAC.

Entretien croisé

 

CM
Clotilde Monteiro
responsable de la
Communication institutionnelle

MG
Maurice Garden
Historien

DR
Daniel Renoult
Conservateur général des bibliothèques

Les aires culturelle à l'aube des années 2000

Maurice Garden dans le documentaire de Nathalie Alonso Casale, Trésors des langues du monde

Maurice Garden dans la salle de lecture de la BULAC, pendant l'installation des collections en 2011, documentaire de Nathalie Alonso Casale, Trésors des langues du monde.

CM

Quel était le paysage de la recherche française dans le domaine des aires culturelles un peu avant 2000 ?

MGLa question des aires culturelles est une transposition en France de modèles extérieurs tel que celui des pays anglo-saxons. En France, nombre d’universités et d'établissements travaillaient sur ce qu'on appelait ailleurs les aires culturelles du monde arabe, de l'Amérique, ou de l'Extrême-Orient. Il y avait par exemple, l’École Française d'Extrême-Orient qui était très spécialisée dans un domaine, à la fois géographique, historique et humain, et il y avait l'Inalco, spécialisé dans ce qui n'était pas les langues de l'Europe vernaculaires habituelles. De même que dans les universités et les centres de recherche se trouvaient une quantité, je crois que Daniel Renoult dirait un « émiettement », de ressources, à la fois universitaires et documentaires, sur les pays non européens et sur les langues autres que les grandes langues de l'Occident européen.

CMQuand et comment la question des aires culturelles s’est-elle imposée dans ce paysage ?

MGC’est entre les années 1990 et 2000, quand on commence à considérer dans les universités que les sciences humaines et sociales sont des objets de recherche qui méritent d'avoir des enseignants, des chercheurs et du financement. Et c'est à partir de cela que le CNRS, qui avait déjà commencé à ouvrir la voie, et l'université ont décidé de créer un programme « aires culturelles » dans les domaines de recherche, avant de penser à la documentation et aux bibliothèques, qui n'étaient pas gérées de la même façon. Progressivement s’est développée la programmation de budgets spécifiques de la recherche pour les établissements de l'enseignement supérieur. En s’alliant, le CNRS et l’université ont permis une amélioration progressive de la situation, les sciences humaines et sociales obtenant une place dans un domaine où elles n'en avaient pas. Mais la documentation et les bibliothèques, de par leur structuration particulière, échappaient alors à la direction de la recherche.

DR

Une initiative marquante a été, dans les années 1970, le lancement des CADIST, les Centres d'acquisition de la documentation scientifique, destinés à financer l’acquisition de collections pour la recherche, mais cette initiative n’a eu aucun effet sur la dispersion des centres de documentation. Quoique les aires culturelles ne soient pas concernées, une subvention spécifique a été attribuée à a Bibliothèque interuniversitaire des langues orientales.

CM

Et qu’est-ce qui a conduit le professeur de l’université Lumière-Lyon-II, que vous étiez à l’époque, à venir à Paris et à s’intéresser aux aires culturelles ?

MGLa première mission que m’a confiée au début des années 1980 en arrivant à Paris, Joseph Goy, qui avait alors la responsabilité des sciences humaines et sociales au ministère, était de m’occuper des aires culturelles ; or, je ne savais même pas ce qu’était une aire culturelle ! Pour le Lyonnais que j'étais, l’Ardèche était une aire culturelle, mais pas l'Inde, ni la Corée du Sud ou du Nord. J’avais, je ne sais pas s'il faut dire l'avantage, ou l'inconvénient, d'être totalement provincial et d'arriver à Paris en terra incognita. C’est ainsi que j’ai trouvé dans le domaine des langues étrangères, des langues et civilisations, des aires culturelles, un champ invraisemblable de dispersion entre les universités et les grands établissements, parmi les plus prestigieux en France : le Collège de France, l'École des hautes études en sciences sociales, l'École pratique des hautes études, le CNRS, etc. Et en me plongeant dans cet univers, j’ai découvert un monde extrêmement complexe avec des personnes qui n'avaient pas envie que l'on s'occupe d'eux, ni envie de s’entendre dire : « Changez vos méthodes. Communiquez entre vous. Prêtez-vous vos livres. Échangez vos locaux. Mélangez vos collections. Parlez-vous ».

Maurice Garden
Historien, professeur des universités (Lumière-Lyon-II). Responsable de la recherche universitaire en sciences humaines et sociales au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (1988-1993), recteur vice-chancelier de l’académie de Paris (1993), chef de la mission scientifique universitaire (1999-2001), président du conseil scientifique de la BULAC (2004-2007).

Daniel Renoult
Conservateur général des bibliothèques et doyen de l’Inspection générale des bibliothèques (2004-2010). Directeur de la bibliothèque universitaire Paris-Nanterre, puis directeur général adjoint de la Bibliothèque naitonale de France, chargé de la mission « Universités du 3e millénaire », et président du conseil d’administration de la BULAC (2004-2013).

Chantier de la BULAC

Sladjana Stankovic / BULAC

Brique

Sladjana Stankovic / BULAC

Aux sources du projet BULAC

La BULAC vue par. Magasins de la BIULO. Sladjana Stankovic / BULAC. 014.jpg

Magasin de la BIULO. Sladjana Stankovic / BULAC.

CMComment l’idée du projet BULAC a-t-elle pu cheminer dans un paysage si peu propice ?

MGIl a fallu imposer l'idée qu'on changeait d’option politique. Mais ce n'est pas comme ça qu'est née la BULAC, elle est née d'un changement progressif. Et je crois aussi que l'Inalco, qui tenait un rang important dans ce secteur, avait la volonté de changer les choses dans le domaine documentaire, car ses étudiants n'avaient pas facilement accès aux collections considérables de la Bibliothèque interuniversitaire des langues orientales.

DR

La Bibliothèque interuniversitaire des langues orientales (BIULO), comme toutes les bibliothèques interuniversitaires, dépendait d’une université de rattachement mais aussi d’universités co-contractantes : les responsabilités étaient par conséquent diluées. La BIULO conservait des collections très précieuses pour la recherche, mais n'avait ni les moyens de les communiquer convenablement, ni de les mettre en valeur, encore moins de les développer. Ses locaux étaient complètement vétustes. Pour travailler sur une aire culturelle, un chercheur devait identifier en région parisienne les centres de documentation susceptibles de l'intéresser. Et il y en avait énormément ! Maurice a cité les universités, les grands établissements. Il faut ajouter à cette liste les musées. Ainsi, le musée de l'Homme avait par exemple une bibliothèque, dont le très riche fonds s’était constitué grâce à l'apport de chercheurs, par leurs suggestions d’acquisitions et par les documents qu’ils rapportaient de leur terrain, documents qui n'étaient disponibles que dans les pays qu'ils visitaient. Il y avait ainsi une multiplicité de centres de recherche que seuls les spécialistes finissaient par repérer. Eux seuls savaient que par exemple le Centre d'études mongoles se trouvait à l’université de Nanterre.

MG

C'était également le cas du Centre d’études iraniennes qui se trouvait à Paris III.

DR

L'émiettement de ces centres de documentation constituait malheureusement une caractéristique de Paris et de la région Île-de-France et cela entravait le travail des chercheurs. Ainsi, si l’on effectuait par exemple des recherches sur la pirogue à balancier, qui exigent de travailler à la fois sur Madagascar et l’Océanie, il était bien difficile d’identifier les bibliothèques pertinentes. Les problèmes étaient encore plus aigus dans le cas de recherches linguistiques. Tout cela rendait complexe un travail sur les interactions entre les territoires, les cultures, les populations. Nombre de ces centres de documentation spécialisés ont été créées à l’initiative de chercheurs sans grand souci de continuité.

MG

La disparition d'un professeur de turc au Collège de France était une catastrophe pour les études ottomanes en France ! Il a fallu un certain temps pour transformer la bibliothèque de Paris I en bibliothèque d'histoire où pouvaient travailler en même temps des spécialistes de la Révolution et des spécialistes du maoïsme. C’est ainsi que la bibliothèque sur la Sibérie a fini par être complétée par une bibliothèque sur l’histoire de la Russie.

 

 

Lorsqu’à l’automne 1998, Claude Allègre, ministre de l’Éducation nationale, lance le plan Universités du 3e millénaire, il s’agit de définir une stratégie à long terme (2000-2015) pour l’enseignement supérieur et la recherche en s’appuyant sur les contrats de plan État-Région

Daniel Renoult (BBF 2002)

Bibliothèque du Centre d'études slaves

Bibliothèque du Centre d'études slaves (Sladjana Stankovic / BULAC).

CMComment le projet BULAC a-t-il pu s’intégrer dans le plan « Université du 3e millénaire » ?

MGDaniel Renoult a eu un rôle essentiel.

DRLa genèse politique de la création de la BULAC s’inscrit dans un contexte plus vaste : le plan U3M, plan d’investissement pour l’enseignement supérieur destiné à remettre à niveau l’immobilier universitaire francilien (constructions nouvelles, rénovations) et à faire face à la croissance démographique étudiante. Dans cette perspective, la question des bibliothèques devait être traitée. J’étais à l’époque directeur-adjoint de la BnF, dont j’avais été chargé de suivre la planification, et j’avais antérieurement collaboré au plan « Université 2000 ». J’ai été sollicité par le recteur, René Blanchet, et le vice-recteur, Alain Dubrulle, pour participer à l’élaboration de la partie « bibliothèque » du schéma U3M. C’est ainsi qu’avec le recteur de Paris nous avons proposé au cabinet du ministre (Jack Lang), en février 2001, un projet pour les bibliothèques de la région Île-de-France donnant une priorité à l’accueil, mais aussi à la recherche, et proposant environ 7 000 places nouvelles. Un rapport sur la situation des aires culturelles a été demandé à Maurice Garden. L’Inalco, rue de Lille, se trouvait alors dans une situation très préoccupante. Et l’idée que dans le domaine des aires culturelles la situation incohérente appelait enfin un rassemblement des fond s’est imposée. Les projets ont fait synergie. C’est ainsi qu’a émergé le concept d’un pôle langues et civilisations incluant un volet pédagogique, un volet documentaire, qui sera la BULAC, et un volet recherche qui ne s’est jamais réalisé. Mais dans l'idée de Maurice Garden, c'était bien ces trois aspects qui devaient se tenir la main.

MGOn a réussi à discuter avec presque tous les établissements et on a réussi à se faire entendre par presque tous. C’était difficile mais tous ont fini par accepter. Car l’objectif était de les réunir pour que leurs établissements aient plus de moyens, un accès à l’informatisation et à la numérisation de leurs collections, à la modernité, au contact et à l'échange avec les chercheurs étrangers. Ils ont compris que tout cela devait passer par un type d’établissement nouveau.

DRLa BULAC s'est appuyée politiquement et juridiquement sur l’accord entre l’État et la Ville de Paris signé en 2002, et sur le contrat de plan État-Région, la Région Île-de-France s’étant déclarée intéressée par la maîtrise d'ouvrage des bâtiments de bibliothèque. C'est la volonté conjointe de ces autorités politiques, l'État, la Région, la Ville, qui a permis l’aboutissement d'un projet global qui, si on additionne les surfaces de l'Inalco et de la bibliothèque, est une réalisation de 82 millions d'euros. Le projet BULAC s’est s'étalé entre début 2001 et l'ouverture, en 2011. On ne peut nommer toutes les personnes et tous les corps de métier qui ont concouru à la réussite de la BULAC, mais je voudrais citer le professeur Éric Meyer qui présidait alors le conseil scientifique de l'Inalco. Tandis que les présidents de l'Inalco se succédaient, Éric Meyer a assuré auprès d’eux et de l’ensemble des partenaires la continuité et a suivi de manière très rigoureuse les évolutions du projet. Cette même continuité dans la durée a caractérisé l’attitude de l'État, de la Ville, de la Région et des établissements partenaires qui n'ont pas modifié leur stratégie et ont permis la réussite du projet BULAC.

« S'agissant de la documentation universitaire, une forte impulsion est souhaitée, devant se traduire par l’amélioration de la capacité d’accueil, de l’accès et par la mise en réseau des ressources. »

Extrait de l'article de Daniel Renoult : « Le plan U3M en Île-de-France. Perspectives 2000-2006 » (BBF, 2002)

Couverture de la « Lettre d'information de la BULAC » # 1.

Couverture de la « Lettre d'information de la BULAC » # 1.

Colloque « La BULAC, une bibliothèque ouverte sur la diversité des mondes »

Colloque « La BULAC, une bibliothèque ouverte sur la diversité des mondes » (Sladjana Stankovic / BULAC, 2008).

Le colloque « La BULAC, une bibliothèque ouverte sur la diversité des mondes », organisé à l'automne 2008 à la BnF et à l’université Paris-Diderot, a été l'occasion pour les acteurs du projet de mettre en perspective ce que représenterait dans le paysage des études aréales l’existence à Paris d’un lieu unique rassemblant la documentation sur les aires culturelles extra-occidentales.
« Si l’on relit la liste des intervenants du colloque, on identifie une bonne partie des chercheurs reconnus sur les diverses aires culturelles. Il faut bien reconnaître qu’en raison même de la durée de la réalisation du projet, un certain nombre d’entre eux ont manifesté à un moment ou à un autre leur scepticisme à l'égard de la BULAC. Le colloque de 2008 a eu entre autres le mérite de faire prendre conscience que les objectifs de ce projet allaient vraiment se réaliser.... »
Daniel Renoult

 

Banniere BiNA

Bannière de la BiNA : la Bibliothèque numérique aréale de la BULAC.

Son catalogue multi-écritures, pièce maîtresse du projet BULAC

On est capable maintenant de faire une recherche documentaire sur l'ensemble de ces fonds en une seule interrogation, ce qui était inimaginable lorsqu'en 2001 on commence à travailler sur le projet.

Daniel Renoult

CM

Peut-on considérer que son catalogue multi-écritures, accessible en ligne, a constitué la pièce maîtresse du projet en tant qu'élément structurant qui permettait d'unifier et de rassembler ces collections dans plus de 350 langues extra-occidentales ?

MG
Le catalogue a été un des aspects qui justifiait l'élément recherche dans la nouvelle bibliothèque. Je me rappelle des discussions qu'on a pu avoir au conseil scientifique ou au conseil d'administration sur la liste des langues, les fameuses langues dites « sans écriture ». Qu'est-ce qu'on a pu entendre sur le berbère et le lapon [rires] ! C'était des discussions intéressantes parce que ça faisait entrer dans un autre système de réflexion. En fait, ça n'était pas le problème des bibliothèques, c'était le problème des chercheurs de savoir comment ils se positionnaient par rapport à tel ou tel objet. Je crois que là c'est pareil. La BULAC est un des rares endroits où l'on puisse poser ces problèmes, elle a au moins l'avantage d'avoir été pensée en tant que cœur de la réflexion sur le lien entre recherche et contenus.

DR

Le catalogue a été un argument pour convaincre les partenaires de se joindre au projet. La BULAC a pris en charge la rétroconversion de fonds qui n'avaient jamais été traités. Et cela a eu pour effet immédiat de rendre visibles un certain nombre de fonds pour les chercheurs. Ces fonds n’avaient d’existence que pour ceux qui se rendaient sur place alors que désormais vous pouviez les identifier et les localiser au moyen d’un unique catalogue en ligne. Un certain nombre d'établissements ont vite compris que le fait d'adhérer au projet entraînerait de facto le catalogage de leurs fonds. Et même si des collections venaient un jour à changer de localisation physique, le fait qu'il existe un catalogue commun est un acquis définitif pour la recherche.

 

Le GIP BULAC, un statut orginal pour un projet unique

Après la remise du rapport Garden et son approbation, comment se met en place concrètement le projet BULAC ?

DRDès que le rapport de Maurice Garden a été approuvé, j'ai demandé que puisse être nommé un chef de projet. Le recteur de Paris a recruté sur ma proposition un conservateur des bibliothèques responsable de la BULAC, dont le rôle était d’élaborer la bibliothèque dans ses détails, d’en proposer les modalités aux partenaires et de suivre le projet architectural avec la maîtrise d’ouvrage. Il fallait concevoir la BULAC comme un projet original, fondé sur l’articulation entre recherche et documentation et lui trouver un statut adapté. Vincent Sueur, alors directeur des Affaires juridiques de l’époque au ministère, nous a aidés à identifier ce statut comme celui de groupement d'intérêt public. Le GIP a été créé dès 2003.

CMQuels sont les atouts du statut de groupement d’intérêt public ?

DRLe statut de GIP a énormément d'avantages. Il présente bien plus de sécurité et de robustesse que celui d'association de préfiguration. Il a permis de donner la parole à tous les acteurs du projet, au sein d’un conseil d'administration. Les décisions ont pu ainsi être validées à chaque étape du projet par l'ensemble des établissements partenaires. Autre originalité, ce statut permet la création d'un conseil scientifique. Lors de sa création, la présidence de celui-ci a été naturellement proposée à Maurice Garden. Cette instance est venue concrétiser la liaison forte entre recherche et documentation. Les chercheurs ont donc eu leur mot à dire, aussi bien sur la constitution des collections que sur l’organisation des espaces ou le fonctionnement général de la bibliothèque. Autre originalité, par rapport au statut ordinaire des bibliothèques interuniversitaires, la chef de projet, Madame Tsagouria, a été élue directeur de la BULAC par le conseil d'administration du groupement d'intérêt public BULAC, ce qui a accru sa légitimité.

CMComment se sont répartis les rôles, et selon quelles modalités, au sein du conseil d’administration et du conseil scientifique ?

DRLe fonctionnement du conseil d’administration repose sur une représentativité à parts égales de chacun des partenaires. Chaque établissement est représenté par une seule voix, quel que soit son apport. Un établissement qui apporte 100 000 volumes n'a pas plus de voix qu'un établissement qui apporte 15 000 volumes. Au demeurant ce n’est pas la quantité de volumes qui constitue la valeur d’une collection mais sa qualité. Le principe est : un établissement, une voix. Le ministère de l’Enseignement supérieur est également représenté. Tout cela donne un caractère légitime aux décisions qui sont prises.

MGLe conseil scientifique est là pour proposer des projets communs à la fois documentaires et de recherche s’appuyant sur les fonds documentaires, avec une dimension internationale. La BULAC allait permettre d’élargir ces points de vue et contribuer à faire exister Paris au niveau international dans le domaine des aires culturelles.

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Conseil scientifique de la BULAC, juin 2010, université Paris V. Sladjana Stankovic / BULAC.

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Conseil scientifique de la BULAC, juin 2021, Pôle des langues et civilisations. Maxime Ruscio / BULAC.

En conclusion...

La BULAC vue par garden-renoult . Grégoire Maisonneuve / BULAC18.jpg

De gauche à droite : Maurice Garden, Marie-Lise Tsagouria, directeur de la BULAC, et Daniel Renoult, juillet 2018. Grégoire Maisonneuve / BULAC.

CM Quel regard posez-vous sur le chemin parcouru et le travail accompli par les équipes de la BULAC depuis l’approbation du rapport Garden ?

DRSi l'on compare le rapport qu'avait proposé Maurice Garden en mars 2001 et le résultat, on constate que la plupart des objectifs ont été atteints et le projet architectural dû à Yves Lion est une grande réussite. Le seul qui manquera assurément c'est la construction de locaux pour accueillir des équipes de recherche à proximité immédiate de la BULAC. Mais en ce qui concerne le projet documentaire, la taille des collections, la qualité de l'accueil, la fréquentation, le mandat a été rempli. Pour l’ensemble des partenaires c'est un véritable sujet de satisfaction. Dans un contexte où la numérisation bat son plein, où un certain nombre d’établissements documentaires voient leur fréquentation baisser, on constate que la BULAC continue d'attirer des enseignants et des chercheurs et que le nombre des chercheurs venant sur place continue de croître. C'est la meilleure attestation de réussite.

MG

Cette idée rare à Paris, qu'il y ait un établissement où se rencontrent plusieurs établissements, qui ont non seulement leur originalité mais aussi leurs histoires différentes, paraissait une utopie. Avec les partenaires qui l’ont acceptée, nous avons œuvré ensemble en faveur de cette utopie. Et je pense que c'est plutôt pas mal.

 

 

SLA terrain

Publication du permis de construire du Pôle des langues et civilisations (mai 2007). Sladjana Stankovic / BULAC.

Chantier Sept 2008

Sladjana Stankovic / BULAC

Capture BULAC - visite virtuelle.png
Le Pôle des langues et civilisations, côté jardin, de nuit

Le Pôle des langues et civilisations, côté jardin, de nuit (Grégoire Maisonneuve / BULAC).

Le Pôle des langues et civilisations, côté jardin, de nuit

La Bibliothèque universitaire des langues et civilisations (BULAC) a ouvert ses portes au public le 12 décembre 2011, dans le Pôle des langues et civilisations, 65 rue des Grands Moulins, dans le XIIIe arrondissement de Paris, à deux pas du campus de l’université Paris Diderot et de la BnF.

Chantier de la BULAC

Le projet BULAC, étape par étape, de 2000 à 2017 : du schéma U3M à la date annoncée de la réalisation de la tranche recherche, la troisième brique du projet imaginé par Maurice Garden.

Daniel Renoult et Maurice Garden

Le rapport rendu par Maurice Garden au recteur Blanchet le 29 mars 2001 fonde le projet de la BULAC.